Non, je ne vais pas vous parler de littérature printanière, même si la saison s’y prête. Dans cet article, je vais tenter de faire comprendre à Elen Brig Koridwen (qui est une amie que j’adore) et à tous ceux qui pensent qu’il faut faire une distinction entre les catégories de littérature (entre celle qu’on doit lire et celle qu’il faut éviter), qu’ils se trompent, et ceci pour plusieurs raisons.
Avant de développer mes idées, je vais rapidement vous résumer l’objet de la divergence d’opinions qui nous sépare Elen et moi. Si avec Elen nous sommes tous les deux convaincus qu’il est indispensable de travailler la qualité de la production littéraire des indépendants (et bien entendu la celle de l’édition classique actuellement en chute libre), nous ne sommes pas d’accord sur la nature de ce qu’il faut éviter de faire pour entrer dans le cadre d’un écrit « qualitatif ».
En effet, pour Elen (et je suis souvent d’accord avec elle) les auteurs indépendants (c’est ceux qui nous intéressent tous les deux) singent beaucoup trop souvent les erreurs de l’édition classique qui nivelle leur audience par le bas en suivant des objectifs de volume de vente. La ou les auteurs indépendants pourraient justement proposer une littérature moins commerciale et plus expérimentale, ils essayent de ménager la fameuse dichotomie du lecteur (qui recherche la nouveauté, mais la trouve trop risquée à acheter) en adoptant des trames narratives ou des genres bien connus. C’est vrai que si vous voulez avoir du succès comme indépendant, il vaut mieux arpenter les chemins bien balisés de la romance, du « feel good », du polar, du thriller ou des succès de librairie (histoires de vampires, loup-garou, zombies…) de la littérature jeunesse ou érotique. Continuer la lecture de « Littérature et cerisiers en fleurs »